Hier soir (lundi 2 juillet), Berlin a évité une nouvelle crise politique. Je m’attendais à rédiger l’analyse d’aujourd’hui sur ce risque central, mais il semble temporairement évité. La semaine dernière, nous avions vu lors des séances de 19h15 que les dirigeants de l’Union européenne s’étaient réunis pour trouver une réponse commune à la crise migratoire. Le petit accord trouvé à cette occasion avait été dénoncé par le ministre allemand de l’intérieur Horst Seehofer. Ce dernier est aussi le chef du parti conservateur bavarois : la CSU, allié traditionnel de l’Union Chrétienne Démocrate (CDU) de Merkel. Seehofer avait alors menacé la chancelière de démissionner, risquant de faire exploser le gouvernement allemand. Merkel, plus que jamais affaiblie en Allemagne, se serait retrouvée dans une impasse politique.
In extremis, un accord a été trouvé entre les deux partis hier soir. Comme l’évoque France 24 (voir sources ci-dessous), l’accord obtenu pour “empêcher à l’avenir l’immigration illégale aux frontières entre l’Allemagne et l’Autriche” a été salué par Seehofer qui a retiré sa menace de démission. Conséquence directe, l’euro a légèrement rebondi ces dernières heures, sans pour autant remettre en cause sa tendance baissière de moyen terme face au dollar américain. Mais surtout, les prochaines heures devraient être assez calmes sur les marchés. Le calendrier économique est relativement vide : seules les commandes de biens durables américaines dévoilées cet après-midi et les PMI Services européens (demain matin) attireront mon attention, faute de mieux. Mais surtout, la séance sera écourtée aujourd’hui : Wall Street fermera exceptionnellement ses portes à 19h, heure française. Les Américains se préparent en effet à célébrer leur fête nationale, mercredi 4 juillet. Ce jour férié provoquera évidemment la fermeture de la place américaine demain. De facto, les volumes boursiers seront assez faibles d’ici jeudi matin.
Pour autant, le grand dossier central aux yeux des investisseurs reste celui de la guerre commerciale ! Je l’avais évoqué lors de ma précédente analyse. Le bras de fer s’intensifie. Le Canada a notamment annoncé ce week-end la mise en place de plus de 12 milliards de dollars de taxes sur des biens importés depuis les Etats-Unis. Côté européen, de nouveaux tarifs douaniers sont également évoqués. Ils viseraient à taxer environ 300 milliards de produits importés si Donald Trump poursuit sa politique protectionniste contre le secteur automobile européen. Enfin, ce vendredi les tarifs douaniers américains vont augmenter pour 34 milliards de dollars de produits chinois … La réponse devrait être rapide pour Pékin puisque les autorités ont déjà évoqué une réaction symétrique. Cette liste n’est pas exhaustive mais présente simplement les derniers rebondissements sur ce sujet complexe. La crainte des investisseurs est évidemment que cette guerre ne freine le commerce mondial à court et moyen terme.
Un récent chiffre a surtout attiré mon attention pour résumer cette situation. La Commission européenne vient de faire parvenir à Washington une estimation de la guerre commerciale sur l’économie américaine. Selon le rapport, environ 19% des exportations (sur la base de calcul de la balance commerciale de 2017) pourraient être sanctionnés par les mesures prises par les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Nous n’en sommes pas encore là et à cela s’ajoutent les autres armes détenues par ces grands partenaires. On parle de plus en plus des ventes de dettes américaines réalisées par Pékin. C’est un sujet que j’évoquerai prochainement si cette menace prend de l’ampleur et attire l’attention des investisseurs dans les semaines à venir. Enfin, je vous rappelle qu’en plus de ce contexte toujours très tendu, le compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine sera publié exceptionnellement jeudi à 20h00 (suite au décalage provoqué par la fête nationale américaine). Malgré cela, les traditionnelles “NFP” (créations de postes dans le secteur non-agricole américain) seront dévoilées vendredi à 14h30. A cette occasion, je sortirai mes opérations sur indices du marché de 14h00 à 15h30, par précaution.
DAX30 : représentation en unité de temps H4
Point technique :
Si les prochaines heures devraient être assez calmes, on peut craindre que ce ne soit qu’une accalmie temporaire. Aussi, j’ai mis à jour avec les personnes connectées en séance ces derniers jours ma frontière technique sur l’indice allemand, sur les 12 280 points. En d’autres termes, j’attends que le DAX30 revienne en dessous de ce niveau-clé (les 61,8% de Retracement de Fibonacci de moyen terme) pour travailler à la baisse, au profit d’objectifs fixés sur les 12 260 et 12 210 points par extension. Les précédents niveaux évoqués ont tous été atteints et je préfère limiter mes volumes et mes attentes sur le marché pour les prochaines heures, avant que ne commence vraiment la séance de jeudi. Au-dessus des 12 280 points, je ne pense pas travailler à la hausse, préférant rester éloigné du marché : “Ne pas trader, c’est aussi trader !”. Le retour au-dessus des 12 455 points (donc via une clôture quotidienne au-dessus des 50,0% de Retracement de Fibonacci) dans les prochaines séances annulerait toute ma préférence baissière de moyen terme.
Article rédigé le mardi 3 juillet 2018.
Niveaux techniques en H4 :
- Résistance 2 : 12 500
- Résistance 1 : 12 455
- Frontière technique : 12 280
- Support 1 : 12 200
- Support 2 : 12 100
Pour aller plus loin :
- http://www.france24.com/fr/20180702-allemagne-accord-cdu-csu-angela-merkel-horst-seehofer-politique-migratoire
- https://www.lesechos.fr/monde/europe/0301909907977-guerre-commerciale-la-contre-attaque-de-leurope-sur-les-exportations-americaines-2188975.php
- http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/07/02/20002-20180702ARTFIG00367-les-entreprises-americaines-inquietes-de-l-impact-de-la-guerre-commerciale.php
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